mardi 24 novembre 2009

Qui veut la peau de l'ASA Corsica ? - Auto - Rallye - Sports - l'actualité en direct avec Corse-Matin - corsematin.com


Qui veut la peau de l'ASA Corsica ? - Auto - Rallye - Sports - l'actualité en direct avec Corse-Matin - corsematin.com



C'est un secret de polichinelle. Depuis plusieurs mois, l'ambiance qui règne au sein du sport automobile insulaire est exécrable. Si dans les parcs fermés et aux points stop des différentes épreuves, rien n'est perceptible chez les concurrents, c'est parce que la bisbille se déroule en coulisses. Entre gros sous et luttes de pouvoirs, la Corse est en passe de calquer le modèle fédéral en cours dans l'Hexagone. L'affaire de la perte du rallye de France et la déclassification du Tour de Corse en simple épreuve régionale de luxe n'ont pas contribué à apaiser les esprits. Loin de là. Les peaux de banane continuent d'être soigneusement posées ici et là. La preuve, ces dernières semaines où Pierre Boi et l'ASA Corsica qu'il préside (c'est la plus importante association sportive automobile de l'île) ont fait l'objet de rumeurs inquiétantes. Son club serait ainsi au bord du gouffre financier à cause de ses dirigeants qui piocheraient largement dans la caisse. Alors que les pilotes assistent en spectateurs à cette guerre des chefs teintée de lutte d'influence et de querelles de clochers, nous avons rencontré celui qu'on accuse. Pierre Boi ne cache rien et se lâche. Depuis douze ans à la tête de l'ASA qu'il a fait passer de 37 à plus de 300 licenciés cette année, il s'est démené avec son équipe pour animer le rallye insulaire et innover.

L'ASA Corsica est-elle malade ?

Pas du tout, nous connaissons des difficultés financières en raison de retard de versement de subventions. C'est tout. Ainsi, nous ne pouvons actuellement honorer certaines factures dans les délais prévus. Le plus gros de notre dette est constitué par les quotes-parts licences versées au comité corse. Nous pensions que le comité était là pour aider les associations, mais ce n'est sans doute pas le cas. Il faut savoir que nous avons été mis à l'écart de ce même comité. Ainsi, nous ne disposons que d'un seul élu sur quinze. Pas beaucoup pour la plus grosse ASA de Corse... Ceci explique sans doute cela.

Comment est venue cette mise à l'écart ?

Cela remonte à l'organisation du rallye delle Bocche. Beaucoup étaient contre cette épreuve et nous avions fait le forcing avec le président Gilbert Dini car nous nous étions engagés auprès des collectivités corses et sardes qui soutenaient le projet. La décision s'était faite d'une seule voix. On ne nous l'a pas pardonné.

C'est donc un règlement de comptes ?

Effectivement, nous ne sommes pas dans le moule. Alors, on veut nous faire payer notre engagement et obtenir ainsi la peau de l'ASA Corsica.

Des rumeurs courent sur votre association...

Il paraît que je piocherais largement dans la caisse avec des restaurants et des voyages. Tout cela est orchestré pour déstabiliser le club. C'est inadmissible. Certains de nos licenciés m'appellent pour vérifier ! Nous ne cachons rien. Ainsi, dans les prochains jours, nous organiserons une assemblée générale de l'ASA et nous présenterons tous les comptes à nos membres. Vous savez, nous ne sommes pas là pour faire de la politique. Notre but est de faire des épreuves pour que nos licenciés puissent s'amuser.

N'êtes-vous pas plus particulièrement visé ?

Certainement, d'autant qu'on vise également ma vie privée. Je me réserve ainsi le droit de déposer une plainte si ces rumeurs ne cessent pas. Vous savez, j'ai l'habitude de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Ça gêne sans doute certaines personnes...

Par exemple ?

Vous voulez un exemple ? Prenons-en un d'actualité avec celui des subventions. À ce niveau, il y a une grande inégalité de traitement. Nous avons organisé la finale de la Coupe de France en 2005 avec 176 concurrents qui ont animé l'ensemble de la Balagne durant près d'une semaine. Les retombées économiques étaient sans précédent. Alors que nous avions payé la traversée pour les concurrents continentaux (90 % du plateau), notre budget était de 380 000 euros, et nous n'avions bénéficié que de 100 000 euros de la CTC. Certaines épreuves, comme celle qui vient de se courir (le rallye des 10 000 virages, n.d.l.r) ont reçu le double pour le succès qu'on connaît...

Pourquoi cette différence ?

Les décideurs politiques ont du mal à percevoir la différence entre telle ou telle manifestation. Nous allons demander des états généraux des sports mécaniques avec l'ensemble des collectivités insulaires. Le but sera de démontrer qu'il y a des épreuves qui ne comptent pour rien et qui obtiennent de grosses subventions. Et d'autres qui comptent pour un championnat de France avec un cahier des charges précis, mais qui n'ont pratiquement rien. Pour notre part, nous organisons quatre épreuves et nous avons 30 000 euros de subventions. D'autres n'en organisent qu'une et obtiennent 200 000 euros...

Le rallye en Corse est-il en crise ?

Il y a effectivement des tensions en ce moment. Le problème, c'est que le rallye est devenu trop politique et certains dirigeants font passer le sport au second plan. Vous rendez-vous compte que nous avons perdu le Tour de Corse en WRC et qu'aucune voix s'est élevée dans le milieu du sport auto. Et le comité (1), quelle a été sa réaction ? Aucune. Pas même un communiqué. C'est déplorable. Sur ce coup-là, on ne peut en vouloir aux élus. Ils ont fait ce qu'il y avait à faire.

Vous vous apprêtez à lancer un nouveau rallye. N'est ce pas trop ?

Nous avons le projet d'organiser un rallye régional près d'Ajaccio pour le 23 janvier prochain. Le comité corse a émis un avis défavorable au prétexte que le calendrier est trop chargé. Mais nous notons un déséquilibre entre le Nord où par exemple trois épreuves sont organisées autour de Bastia (Giraglia, San Martino, Biguglia, n.d.l.r) et la région d'Ajaccio où pour l'heure il n'y a que Pila Canale et le Maquis, si l'ASACC remet ce dernier rallye au calendrier. Et puis, il y a une forte demande pour cette épreuve car elle permettrait aux équipages ajacciens de courir près de chez eux et éviter ainsi des frais supplémentaires. Trop non, vous noterez que le Costa Verde, disparu du calendrier n'a pas été remplacé depuis. En tout cas, nous espérons que notre dossier sera accepté. Une réponse nous sera donnée le week-end prochain.

L'Association Sportive Automobile Corsica organise le rallye de Sartene, le rallye de Pila Canale, la course de côte de Coti-Chiavari et le rallye de Balagne. En 2005, cette dernière épreuve avait servi de support à la finale de la coupe de France des rallyes, disputée pour la première fois en Corse, avec le succès qu'on connaît. Cette année, le rallye de Balagne a changé de date et sera organisé les 12 et 13 décembre prochains.

1. Le comité corse du sport automobile a été créé en 2005. Depuis 2009, bien que Gilbert Dini en soit toujours le président, il est en fait dirigé par délégation par Antoine Casanova, représentant l'ASA Restonica.

Patrick Secchi


Le rallye de Balagne de nouveau en course - L'Île-Rousse - Calvi - Corse - l'actualité en direct avec Corse-Matin - corsematin.com


Le rallye de Balagne de nouveau en course - L'Île-Rousse - Calvi - Corse - l'actualité en direct avec Corse-Matin - corsematin.com



Après avoir évité la sortie de route, il est de retour plus conquérant que jamais. Les 11, 12 et 13 décembre prochains se courra la XIIe édition du rallye de Balagne.

Les adhérents de l'association Scuderia balanina, co-organisatrice de l'épreuve avec l'Asa Corsica se sont réunis à L'Île-Rousse pour présenter officiellement le rallye.

« Nous nous sommes régénérés financièrement. Nous sommes dans les meilleures conditions », souligne enthousiaste le président Jean-Marc Acquaviva.

Initialement prévue en janvier, l'édition 2009 avait dû être repoussée vers la fin de l'année. « Nous avions rencontré des difficultés organisationnelles et financières qui nous faisaient craindre un échec sportif que nous ne pouvions pas assumer. Cela aurait signifié la disparition de notre rallye et il en était hors de question », martèle-t-il.

Collectivités et municipalités s'engagent

Après avoir reculé pour mieux rouler, les passionnés sont donc à nouveau sur la ligne de départ. Et font déjà chauffer leurs moteurs. Un tel revirement a été possible en partie grâce au plein engagement des collectivités et des municipalités locales. « Elles participent activement à l'organisation de l'événement en intervenant à hauteur de 30 % dans le budget, ce qui n'était pas le cas auparavant. Nous avons changé notre politique en mettant tous les atouts de notre côté cette fois », assure Jean-Marc Acquaviva. Sans compter les différentes manifestations organisées par l'association pour remettre le rallye sur de bons rails. Soirées, lotos, animations durant la foire de L'Île-Rousse, etc. Tous les membres de la Scuderia balanina se sont serré les coudes. Épreuve largement appréciée par les amateurs de beaux tracés, le rallye de Balagne n'est pas fini. Rendez-vous à partir du 11 décembre. Pour dévorer l'asphalte.

Ghjilormu Padovani